Le Tour du monde en 80 minutes

Au fin fond des îles Féroé, dans les eaux glacées d’un fjord, un homme pêche par mégarde une sirène qui, furibarde, lui jette aussitôt une malédiction. À la suite de cette malédiction, l’homme sera contraint de traverser terres et mers, d’enchaîner périples sur périples pour finir roi, ou bien roué de coups dans des contrées sauvages, à moins qu’il ne réussisse à réintégrer sain et sauf  le logis familial sans avoir vraiment compris tout ce qui lui était arrivé...

Cette histoire rocambolesque qui se situe quelque part entre L’Odyssée et Don Quichotte (mais en infiniment plus marrant), cette épopée à se taper le popotin par terre vous sera racontée par un comédien à l’accent british fort impressionnant (tant par son talent que par sa silhouette replète) pendant qu’un accessoiriste (pas impressionnant du tout, lui, avec son corps chétif et son manque flagrant de compétence) s’échinera à vous renseigner sur les étapes de ce voyage avec des petites affiches en carton maladroitement barbouillées et des boîtes (en carton, toujours) malproprement découpées.

Le gros qui reste immobile dans l’espace scénique mais qui parcourt des milliers de kilomètres dans l’espace dramatique, c’est Olivier Martin-Salvan ; et le gringalet qui s’agite avec l’énergie du désespoir dans l’espace scénique sans évoluer d’un pouce dans l’espace dramatique, c’est Pierre Guillois, qui vous avait ravi avec Bigre et Mars 2037. Placé sous le signe du « cartoon », ce spectacle tout public vous prouvera qu’on peut créer un monde vertigineux avec trois fois rien et qu’on peut aussi très bien voyager sans même lever les fesses de son siège - mais ça, les spectateurs que vous êtes le savent déjà...

Ce spectacle à faire rire toute la famille déborde d'inventivité et de joie scénique.   

La Terrasse