Un ré au Sahara

Imaginez le Sahara, ce grand désert qui s’étend sur cinq mille kilomètres de l’océan Atlantique à la mer Rouge. Imaginez cette étendue aride constituée d’une infinité de grains de sable. Imaginez maintenant que vous tenez dans le creux de votre main un grain de sable choisi parmi tous ses congénères et qu’il se mette à vous confier son histoire, comme une personne lambda : une histoire faite d’étoiles, d’itinérances, de dromadaires et de vent chaud...

Cet argument, qui semble bâti sur du sable et dont on pourrait croire qu’il n’est que du vent, est en réalité le point de départ d’une odyssée musicale et sonore imaginée par Thierry Balasse et Fabrice Melquiot, les fers de lance les moins oxydables du Grand Ensemble. Le texte allégorique du deuxième vous emmènera à la rencontre, rêvée, de l’autre, de l’étranger, pendant que la mise en scène organique du premier scellera sur le plateau la rencontre, réelle, entre partitions électro-acoustiques, voix parlées et voix chantées...

Dans un décor construit autour des instruments de musique et d’éléments en tissu permettant toutes sortes de manipulations sonores et/ou visuelles, Cécile Maisonhaute et Aurélie Sureau vous narreront ou vous fredonneront donc le périple, tantôt doux et tantôt tempétueux, de ce grain de sable pas comme les autres, accompagnées par un Thierry Balasse qui, lui, endossera le rôle traditionnellement dévolu au Touareg grattant son imzad ou frappant son tindé, le soir, au creux des dunes. Au terme de ce voyage immersif aux confins de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, Le Mans ne sera plus la préfecture de la Sarthe, mais une oasis perdue dans le Grand Erg oriental...