Titi et gros bonnet

Depuis trente ans, Thomas Fersen fait déambuler dans ses albums le même personnage d’adolescent attardé, nonchalant et paresseux, qui se protège du monde réel derrière sa frange et qui n’accorde sa foi qu’aux choses qui n’existent que dans sa tête - tout le contraire de Saint Thomas, en somme...

Ce personnage, Thomas Fersen s’est amusé à lui inventer un journal intime, un compte-rendu précis et détaillé de son enfance et de son adolescence parisiennes, dans un roman bourré d’humour et de fantaisie et entièrement écrit en octosyllabes. Et ce roman, Thomas Fersen l’a transposé sur la scène afin de boucler la boucle - puisque la scène, c’est en effet de là qu’il vient...

Dans ce spectacle relatant la puberté, les premiers émois érotiques et les premières rencontres amoureuses de son anti-héros, peuplé de rêves et de fantasmes, où les objets sont doués d’une vie propre, où les guitares luisent comme des serpents et où les enfants se métamorphosent en singes et les femmes en lionnes ou en araignées, l’insubmersible troubadour, entouré de trois comparses, se lancera donc dans un long monologue parlé et chanté, où de larges extraits du livre sus-mentionné apporteront un éclairage inédit à ses rengaines les plus connues qu’il se fera un plaisir de vous interpréter. Mais attention : Mon frère c’est Dieu sur Terre n’est ni un pseudo-concert, ni une fausse autobiographie, mais une vraie visite guidée dans les méandres de la mémoire et de l’imagination, un authentique voyage dans les strates du temps avec la voix et la musique pour seuls bagages, une épopée don quichottesque où les ailes du désir remplaceront celles des vieux moulins...