Rhythm and bouses

En 1969 sortait au cinéma Macadam Cowboy, un film de John Schlesinger avec Jon Voight et Dustin Hoffman, qui narrait les tribulations dans les rues de New-York d’un drôle de couple formé par un jeune péquenaud texan à la gueule d’ange et une espèce d’escroc de seconde zone infirme et sans-abri.

Dans Macadam Vacher, dont la sortie est prévue pour 2022, vous pourrez suivre les tribulations dans les rues du Mans d’un drôle de couple formé par un ancien maître d’hôtel au CV prestigieux et une vache nantaise à la robe gris perle et aux muqueuses foncées - sans Jon Voight et Dustin Hoffman, d’accord, mais avec Robert Duval (c’est le nom du maître d’hôtel) et Olha (c’est le nom de cette vache envoûtante et charmeuse à la puissante aura).

Pour suivre ce Macadam Vacher, il vous faudra énormément de patience et pas mal de chance, car si vous pensez qu’il s’agit d’un spectacle de rue qui se donne à un endroit et à une heure donnés, vous vous fourrez le doigt dans l’oeil jusqu’au pis. En effet : c’est seulement après avoir entendu tinter dans l’air des bruits de bidons ou des sons de cloches ou après avoir entraperçu des flaques de lait ou des fétus de paille sur l’asphalte que vous pourrez peut-être retrouver leur trace et vous glisser éventuellement dans leur sillage. Et ensuite ? Où diable vous conduiront donc, de leur rythme lent et impavide, cet homme au crâne dégarni et ce mammifère au front cornu ? Nul ne sait. Mais de telles invitations à retrouver le pur bonheur de flâner, dans un Le Mans qui n’aura jamais été aussi vert et dans un temps qui n’aura jamais été aussi ouvert, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval - pardon, d’une vache...