Le tombeau des lucioles

Vous avez déjà pu suivre, à la télévision, nombre de reportages consacrés à ces « enfants des rues », privés de toit familial et de famille tout court, qui se rassemblent pour trouver du réconfort, de la consolation et de la chaleur humaine au milieu des ruines fumantes de leur pays dévasté par la guerre.

Kids vous narrera, entre fougue et tendresse, avec les mots à la fois crus et poétiques de Fabrice Melquiot, l’itinéraire de quatre de ces orphelins errant dans une contrée qui n’est jamais identifiée, mais qui est bien tourneboulée. Vous plonger dans l’actualité planétaire la plus brûlante, tel est le projet du Théâtre Clandestin qui, depuis quatre saisons, sillonne les routes de France à bord de sa caravane pour faire entendre les dramaturges contemporains qui ont quelque chose à dire sur l’état vaseux de notre monde - et ce, dans tous les espaces publics qui veulent bien l’accueillir, que ce soit des parcs, des parkings, des boulodromes ou, comme ici, l’élégant parvis de L’Espal...

Cette caravane, vous la verrez donc - même si les adolescents, interprétés par trois comédiens et une comédienne un poil plus âgés que leurs rôles, évolueront à l’extérieur de cette petite maison mobile. Mais c’est parce qu’à l’intérieur se tiendra un(e) vrai(e) vidéaste incarnant un(e) correspondant(e) de guerre chargé(e) de filmer en direct les coulisses de cette histoire. Kids, c’est donc un mélange de théâtre de rue et de jeu cinématographique - non pas que le Théâtre Clandestin ait cédé comme tant d’autres aux sirènes de la vidéo, mais parce que, souvent, la caméra d’un reporter est la seule arme dont disposent les vies chamboulées pour échapper à la mort et à l’oubli...