Les failles du temps

À dix-huit ans, la jeune danseuse et chorégraphe Betty Tchomanga se rend pour la première fois de sa vie au Cameroun pour y rencontrer sa famille paternelle et y découvrir la partie immergée de son iceberg intime. Depuis, elle ne cesse de fouiller les récits troublants et les histoires troublées qui relient l’Occident à l’Afrique. Les deux pièces courtes qu’elle proposera aux éléves manceaux cette saison font partie de ce programme d’exhumation d’une mémoire commune enfouie : dans la première, un danseur, chanteur et percussionniste né au Bénin explorera les croyances et les pratiques du culte vaudou pour s’interroger sur les liens entre sa diabolisation et la traite négrière ; dans la deuxième, une danseuse et chorégraphe née en France se penchera sur la question de l’appropriation culturelle : est-ce qu’on a le droit d’endosser un boubou et de se tresser les cheveux si on est Blanche ?