Rave party
En mars dernier, Emmanuel Perrodin vous avait offert un repas « équinoxial »au moment où l’astre solaire changeait d’hémisphère céleste. Cette saison, le toqué de votre Scène nationale préférée remettra le couvert, et à la même époque, c’est-à-dire à l’ère de la germination quand, de la terre, se prépare à sortir une folle quantité de choses. Aussi le chou occupera-t-il à ce festin la place d’honneur, faisant partie de ces légumes dits de « mi-temps » (aucun rapport avec le football) qui poussent à cheval entre l’hiver et le printemps (aucun rapport avec l’équitation) ; et, parce que le chou ne se la pète point, il partagera sa table avec d’autres légumes-racines qui peuplent les carrés de nos jardins (racines et carrés, aucun rapport avec les mathématiques)...
Et le comté dans tout ça, qui ne sort pas de terre, lui, et qui se moque des saisons pour sortir de sa cave d’affinage ? Que vient-il donc faire là, à côté de ces précoces végétaux ? C’est qu’Emmanuel Perrodin tenait à vous parler de ses propres racines qui ne sont pas en Corse, en Auvergne ou en Picardie, mais bien en Franche-Comté, le berceau du fromage à pâte pressée cuite...
Comme la saison précédente, cette expérience gustative sera un prétexte pour sonder les liens qui existent entre les arts de la bouche et les autres, pour explorer aussi d’une manière inédite l’espace même du théâtre (on ne peut rien vous en dire puisque c’est une surprise) et pour réfléchir enfin aux cycles de la vie. Parce que manger, c’est bien ; mais manger en pensant à ce qu’on mange, c’est mieux ; et manger en pensant au temps qui passe et qui, d’une certaine manière, nous dévore en retour, c’est carrément le top...