Le jeu de câlin-maillard

Même si l’on ne se connaît pas, même si l’on n’a pas le même âge, même si l’on ne vient pas du même lieu ni du même milieu, même si l’on n’a pas les mêmes habitudes ni les mêmes modes de vie, même si l’on n’écoute pas les mêmes musiques, même si l’on ne voit pas les mêmes films, même si l’on ne lit pas les mêmes livres, qu’est-ce qui nous empêche de nous bichonner, de nous dorloter, de nous cajoler, de nous mignoter, de nous amignonner - bref, de nous chouchouter tous en chœur en y mettant toute notre ardeur ?

C’est le projet très feel-good que proposeront l’écrivain Fabrice Melquiot et l’ingénieure-son Sophie Berger à dix jeunes adolescents et à dix adultes de plus de cinquante ans : apprendre, pendant une semaine de calinothérapie intensive, à mettre la défiance à bonne distance, à se parler délicatement, à se regarder dans les yeux, à se tenir par la main et à se livrer sans restriction à des exercices d’écriture et de jeu théâtral ainsi qu’à quelques interviews...

C’est donc le résultat de cette plongée dans l’intime qui vous sera proposé : quelque chose qui ressemblera, non pas, comme son titre pourrait le laisser croire, à une pluie de bisous mouillés, à une flambée de caresses tendres ou à un torrent de papouilles affectueuses, mais à une performance poétique inédite où les espoirs et les chagrins, les attentes et les déceptions des uns et des autres s’enlaceront pour dessiner l’empreinte indélébile d’un groupe intergénérationnel qui semble se connaître depuis la nuit des temps et qui, pourtant, est né dans l’ici et maintenant du plateau. Francis Bacon nous l’avait bien dit : chouchoutez, chouchoutez, il en restera toujours quelque chose...