Les Quinconces L'espal - Scène nationale du Mans

AGE OF CONTENT

DANSE

BALLET NATIONAL DE MARSEILLE - (LA)HORDE

02 - 03 avril 2024

Le faux du cerveau


Avec les doubles informatiques qui fourmillent dans les jeux vidéo en ligne ou sur les réseaux sociaux du genre TikTok, il ne vous aura sans doute pas échappé que notre monde est de plus en plus peuplé d’identités virtuelles et de réalités plurielles, au point qu’on ne parle plus d’univers irréductible mais de « multivers » et que certains se demandent carrément si l’histoire de la représentation n’est pas en train de basculer dans une phase inédite...


C’est pour confronter cette abondance d’existences simulées à la présence irréfragable du plateau et interroger les rapports ambigus qu’entretiennent les gens réels avec leurs doubles volatiles que la compagnie LA(HORDE) et le Ballet national de Marseille, après leur surpuissant Room With A View il y a deux saisons, ont imaginé cet Age Of Content cathartique et expérimental...


Dans une scénographie monumentale et modulable, évoquant tour à tour une façade d’entrepôt, une entrée de bunker, un bureau du tertiaire ou un site naturel et sauvage, seize interprètes se castagneront ou s’étreindront dans un mélange paradoxal de violence et de douceur (on ne vous raconte pas toute la virtuosité qu’il faut pour transmuer les torgnoles en caresses) et en convoquant successivement les imaginaires du cinéma d’action (avec ses cascades), de la comédie musicale (avec son artificialité revendiquée), de la plateforme numérique (avec ses challenges chorégraphiques viraux) et du gaming en open world (avec ses rixes par écran interposé). C’est donc bien à une tumultueuse fresque sur nos vies parallèles que vous assisterez - à condition de venir vraiment et de ne pas nous envoyer l’un de vos avatars...

 

 

 

  • Dans la presse

    « Age of Content » par (LA)HORDE : impacts de la surabondance

     

    Le collectif à la tête du Ballet de Marseille interroge les effets de l’abondance de contenu au sein de la toile sur les corps, conjuguant sa patte pop, une ambiance futuriste et une danse intense.

    Expert pour créer des images attrayantes et naviguer à travers les cultures Internet, le collectif (LA)HORDE (Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel) dirige depuis 2019 le Ballet de Marseille, depuis marqué par leur patte pop. Après avoir fait exploser la fureur du jumpstyle dans TO DA BONE (2017) et déchaîné les corps dans un monde post-apocalyptique dans ROOM WITH A VIEW (2020), ils questionnent avec Age of Content l’impact de l’abondance des images, vidéos, discours et sons disponibles sur Internet, rassemblés sous le terme parapluie de contenu. Comment le corps réagit-il à ces réalités virtuelles auxquelles il est quotidiennement exposé ? Quelles sont nos implications en termes émotionnels et perceptifs dans ces mondes ? Nos incarnations virtuelles ont-elles une vie propres ?

    Vers une dystopie ?

    Ces interrogations qui frôlent la science-fiction, voire la dystopie, se multiplient dans cette pièce, où est aussi injectée une recherche autour du jazz, des comédies musicales et de leurs liens avec les crises. Armé de pléthore de concepts et de références, le collectif (LA)HORDE promet encore une fois de déployer une pièce à l’esthétique léchée, à la danse très physique, qui pourrait faire penser à une boîte de nuit du futur.

     

    Belinda Mathieu - La Terrasse

     

     

     

    (LA)HORDE et l’envie de rester des artisans de la danse

    Ça grouille de partout dans les couloirs de la MC2: de Grenoble. C’est une véritable ruche en ce début de saison. La scène nationale, dirigée depuis 2021 par le metteur en scène de théatre Arnaud Meunier, confirme qu’elle est une grande maison de production. Olivier Martin-Salvan y répète sa future super production, Péplum médiéval, qui réunit 18 comédiens et techniciens au plateau. Et dans la grande salle, (LA)HORDE a présenté Age of content avec le Ballet national de Marseille. La MC2: est coproducteur des deux spectacles. Pour celui de (LA)HORDE, l’imposant décor a été fabriqué dans les ateliers de la MC2:, et l’équipe y avait débuté sa résidence. « On retrouve la salle, les dimensions dans lesquelles on a pensé le spectacle » explique Marine Brutti, toute émue de la réaction du public, debout lors de la première grenobloise.

    Pour ce nouvel opus avec les danseurs du ballet national de Marseille, (LA)HORDE, après le succès de Room with a view, était attendu au tournant.  « Il y a eu beaucoup de stress » explique Jonathan Debrouwer « car la belle réaction du public avec Room with a view nous a un peu dépassé. On a eu beaucoup de pression et en même temps on souhaitait faire quelque chose de très différent.  Même si on reste dans l’actualité en parlant du multivers et des intelligences artificielles. Lorsque l’on a commencé à imaginer le spectacle, on en parlait pas autant. Et aujourd’hui l’intelligence artificielle est partout. Et c’est même assez déstabilisant. Dans ce spectacle on parle des différents avatars et du transhumanisme aussi ».
    Un nouveau succès en vue pour (LA)HORDE ?

    Marine Brutti ne pense pas la chose en ces termes. « On a une relation assez saine face cette situation qui fait que l’on ne se pose pas la question. Le succès, on l’a mesuré de manière collective avec RONE, les danseurs du Ballet national de Marseille et toute l’équipe de création. Avec Age of context, on a juste envie d’explorer des thèmes sans se poser la question de la bonne recette. On ne fait pas de la pop ! On reste des artisans de notre art et on ne recherche pas le succès. Mais par contre, se dire qu’on va réussir à poser des questions presque existentielles sur un plateau et que ça va aider d’autres personnes à se questionner ou à y répondre. Alors, là on est dans notre rôle ».

    Et pour cette pièce, qui débute dans le métavers et dans la réalité virutelle, (LA)HORDE fait basculer sa danse dans un monde réél, où les corps se touchent et s’embrasent, sur la musique de Philip Glass. « Il y a une multitude d’entrées et de multiples réalités » confirme Arthur Harel. «  Il y a des corps qui s’emparent de ces questions, de dualités, d’ego, de combat. On tend vers quelque chose qui nous rassemble à chaque fois pour danser dans cet énorme chaos et se retrouver. » Dans un monde de plus en plus numérisé, (LA)HORDE, prouve à quel point la danse et le spectacle vivant ont de beaux jours devant eux.

    Sceneweb- 21 septembre 2023par Stéphane Capron

  • Générique

    Conception, mise en scène

    (LA)HORDE —Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel

    Chorégraphie

    (LA)HORDE en collaboration avec lesdanseur·euse·s et les répétiteur·trice·sdu Ballet national de Marseille

    Assistante artistique

    Nadia El Hakim

    Visuel toile

    Frederik Heyman

    Collaborateur.trice.s artistiques

    Valentina Pace, Jacquelyn Elder, Angel Martinez Hernandez, Julien Monty

    Avec les danseur·euse·s du Ballet national de Marseille

    Sarah Abicht, Nina-Laura Auerbach, Alida Bergakker, Izzac Caroll, João Castro, Titouan Crozier, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Eddie Hookham, Nonoka Kato, Yoshiko Kinoshita, Amy Lim, Jonatan Myrhe Jorgensen, Aya Sato, Paula Tato Horcajo, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden

    Musique

    Pierre Avia, Gabber Eleganza, Philip Glass

    Scénographie

    JulienPeissel

    Costumes

    Salomé Poloudenny,

    Assistantes costumes

    Nicole Murru, Sandra Pomponio, Minok Terre

    Lumières

    Eric Wurtz

    Création coiffure

    Charlie Le Mindu

    Assistante coiffure

    Marie-Nirina Metz

    Création graphique

    Frederik Heyman

    Conseils et accompagnement cascades

    Stunt Workshop International -Amedeo Cazzella, Alex Vu, Malik Diouf, Yann Brouet, Jonathan Bernard, Patrick Tang

    Coaching vocal

    Deborah Bookbinder

    Constructions scénographiques

    les ateliers de la MC2: Maison de la Culture de Grenoble scène Nationale, Sud Side les ateliers spectaculaires/Marseille, Atelier Contrevent, Soudure Duret

    Décorateur

    Cristian Zurita

    Avec la participation de

    Julien Parra, Dimitri Bovas, Théophile Eschenauer, Christophe Lanes, Sébastien Mathé, Milan Petrucci, Kostia Pozniakoff

    Régie générale

    Rémi D’Apolito

    Remerciements

    aux équipes permanentes et intermittent.e.sdu Ballet national de Marseille

    Production

    Ballet national de Marseille

    Coproduction

    MC2 Maison de la Culture de Grenoble, scène nationale –Biennale de la danse de Lyon 2023 –International Summerfestival Kampnagel, Hambourg–Théâtre de la Ville-Paris –Théâtre du Châtelet –Créteil-Maison des arts –Maison de la culture, scène nationale d’Amiens–La Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand –L’Équinoxe, scène nationale de Châteauroux –Charleroi Danse, centre chorégraphique de Wallonie, en partenariat avec le Palais des Beaux-Arts, Charleroi–Grand Théâtre de Provence -Espace des Arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône –Opéra de Dijon –Teatro Rivoli de Porto.

    Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels

    En partenariat avec

    DIESEL

    Accueils en résidence

    MC2 Maison de la Culture de Grenoble, scène nationaleet International Summerfestival Kampnagel, Hambourg.

    Avec le soutien de

    Lieux Publics-CNAREP (centre national des arts de la rue et de l’espace public) et pôle européen de production, et de la Cité des arts de la rue.

     

    Le CCN Ballet national de Marseille -direction (LA)HORDE reçoit le soutien du ministère de la Culture / Direction générale de la création artistique, de la DRAC Paca, de la Ville de Marseille et de la Fondation BNP Paribas.

    Pour ses tournées et projets à l’étranger, le CCN Ballet national de Marseille bénéficie du soutien de l’Institut français.