Quand les bourrasques de l’automne emportent certains oiseaux vers des climats plus chauds et des cieux plus cléments, d’autres, moins sensibles aux frimas ou plus casaniers, on ne sait pas trop, restent affronter les basses températures en amoncelant tout ce qu’ils trouvent, comme le merle ou le rouge-gorge, ou en faisant plutôt profil bas, comme le paon, ce qui ne l’empêchera pas, celuilà, de fanfaronner en faisant la roue dès le retour des beaux jours, quand les migrateurs sus-mentionnés rejoindront leurs pénates...

Pour évoquer cette ronde des piafs qui se confond avec le cycle de la nature, la compagnie À trois branches n’aura pas recours à des bipèdes apprivoisés ou empaillés, mais à des tiges mobiles inspirées de Calder recouvertes de tissu et à deux comédiennes qui pousseront la chansonnette, souffleront dans des appeaux, dialogueront à partir de la transcription phonétique des langues volatiles (avec force knut, tou-ii, ouika-ouika et touik-touik) et se lanceront même à la tête pas mal de noms d’oiseaux (on ignore, entre pitpit farlouse et fuligule milouin, quelle est la pire insulte)...

Et c’est sur un tapis d’éveil géant, parsemé de motifs sérigraphiés, coloré comme un paysage de printemps et douillet comme un nid, que vous suivrez avec vos enfants cette histoire toute en rondeur de becs et de plumes. Ce tapis sera à la fois l’espace qui vous est dédié et celui de la scène, le décor d’où surgiront les personnages et les accessoires qui, en un battement d’ailes, vous transporteront tout en haut des cimes, à la découverte de leurs drôles d’habitants.
Des cimes qui, faut-il le préciser, ne figurent sur aucune carte...