Pour les uns, elle est synonyme de liberté, elle répond à notre soif inextinguible d’aventure et de découverte, elle est un objet de désir et d’émancipation. Pour les autres, elle est synonyme de pollution, elle répond à notre volonté bestiale de puissance et de domination, elle est un objet de délire et d’aliénation. Mais ce que ses zélateurs ignorent sans doute et ce que ses contempteurs sont à mille lieues d’imaginer, c’est que la voiture, manipulée par des doigts experts, peut sonner aussi bien qu’un Stradivarius à deux millions de dollars et faire chavirer de bonheur l’âme du plus blasé des mélomanes...

C’est tout l’enjeu de cette Symphonie pour klaxons et essuie-glaces :vous permettre d’appréhender l’extraordinaire gamme musicale que peut parcourir, avec tous ses composants, n’importe quelle bagnole. Écrite et dirigée par le compositeur à la stature internationale Patrick Ingueneau, interprétée avec fougue par le Premier Klaxon Armelle Dousset et huit instrumentistes de l’Automobile Club de l’Ouest, cette œuvre reléguera, dès les premières mesures, au rang de vieilleries poétiques et de curiosités obsolètes, les piètres concertos de Mozart, les sottes sonates de Beethoven et les aberrantes fugues de Bach...

Pour être à la hauteur de l’événement, France Musique dépêchera sur place un journaliste qui commentera donc pour ses auditeurs, mais aussi pour vous, la tenue des artistes, leur arrivée protocolaire sur scène, la cérémonie des clés de contact puis, après leur entrée dans leurs habitacles respectifs, toutes les subtilités cachées dans les trois mouvements qui sous-tendent cette pièce révolutionnaire.
Quoi ? Vous pensez que c’est du pipeau ? Mais non, c’est du klaxon...