Les dessous de l’intime

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Fary est un humoriste, né d’un père technicien du froid et d’une mère auxiliaire de puériculture originaires du Cap-Vert, qui a grandi dans la jolie bourgade de Saint-Maur-des-Fossés, dans le Val-de-Marne, et non pas dans la cité de La Goulette, près de Tunis. Pourquoi Fary aurait-il grandi à La Goulette ? Parce que farigoulette, pardi...

Après avoir montré sa frimousse dans l’émission On n’demande qu’à en rire de l’alerte Ruquier et dans le Jamel Comedy Club du débonnaire Debbouze, Fary a élaboré, coup sur coup, deux spectacles qui ont fait carton plein au Grand Point Virgule (pas mal), au Théâtre du Châtelet (d’accord) et à l’Accor Arena de Paris-Bercy (quinze mille spectateurs quand même, là, chapeau). En conclusion, on peut donc dire que Fary a eu du bol (parce que faribole)...

Aime-moi si tu peux est donc son troisième one-man-show où, avec sa mise élégante et raffinée, ses longues dreadlocks retenues en queue-de-cheval, sa façon si caractéristique d’interpeller le public et son phrasé faussement détaché, le surdoué du stand-up s’amusera à disséquer le mythe du couple, à décortiquer les affres de la vie à deux, à examiner à la loupe les turpitudes de nos relations hétéros monogames. Avec drôlerie, bien sûr, mais aussi avec tendresse et subtilité - une tendresse qui n’avait pas encore affleuré chez le débonnaire Debbouze et une subtilité qui n’avait jamais réussi à percer chez l’alerte Ruquier. Désaltérant et surprenant, Aime-moi si tu peux mérite donc que vous veniez communier avec son créateur dans une ferveur empreinte de religiosité - parce que, comme le disait Henri IV, Fary vaut bien une messe...