Eau et gaz à tous les étages

Womanhouse était le titre d’une fameuse exposition de 1972 au cours de laquelle plus de vingt artistes féminines avaient investi une maison de la Californie pour aborder le thème de l’enfermement domestique...

C’est désormais le titre (francisé) d’une pièce écrite et mise en scène par Pauline Sales autour du même sujet. L’histoire ? Celle d’un homme qui accueille régulièrement, et sur plusieurs décennies, dans sa maison transformée en atelier ou en « lieu de résidence », des femmes artistes. Tiens donc ! Un homme à femmes ? Oh ! Pas du tout : plutôt un homme à oeuvres qui préfère observer silencieusement le travail fécond de ces créatrices plutôt que de se livrer à de bruyantes galipettes avec elles...

Face à cet esthète très raffiné qui exprime sa virilité autrement que par le plus stéréotypé des comportements, trois comédiennes interpréteront tour à tour Simone, qui cherche à prendre son envol dans les années 50, Miriam, qui fait souffler le vent de la liberté et de la contestation chères aux années 70, et des résidentes d’aujourd’hui, qui se dépatouillent pour échapper à l’instrumentalisation de la figure de l’artiste féminine (qui fut pourtant si longue à s’imposer). Le décor, lui, évoluera en conséquence, puisque la maison typique de la banlieue parisienne des années 50 se dressera sur la côte Est des États-Unis des années 70 avant de rejoindre notre monde contemporain. Un voyage dans l’espace et dans le temps : voilà donc ce que vous offrent ces Femmes de la maison pour lesquelles, femme ou pas, vous quitterez sans regret votre maison à vous...