Les âmes fortes

Charlie Chaplin confia un jour qu’il n’avait rencontré que trois génies dans sa vie : Albert Einstein, Winston Churchill et Clara Haskil. Si vous connaissez le physicien allemand qui aimait tirer la langue devant les photographes et l’homme d’État britannique qui détestait autant le sport que les nazis, vous n’avez sans doute jamais entendu parler de celle qui fut pourtant l’une des immenses pianistes du XX e siècle. Avec cette pièce, ce sera chose faite...

D’origine roumaine, Clara Haskil apprend le piano avant d’apprendre à lire en s’attachant à reproduire, avec un seul doigt, une mélodie de Schumann que sa mère jouait en boucle. Une soixantaine d’années plus tard et après d’innombrables épreuves (parmi lesquelles un exil à Paris, des séances de torture chez un professeur de piano particulièrement sadique, le régime de Vichy qui l’asticote sur ses origines juives et une scoliose très mal soignée), elle accède enfin à la reconnaissance internationale, multiplie les concerts, voyage dans le monde entier avant de trébucher malencontreusement dans les escaliers de la gare de Bruxelles et de mourir des suites de cette chute...

C’est au pied de ces escaliers que débutera la pièce, qui remontera ensuite le cours sinueux de cette existence traversée par l’exil, la guerre, la maladie et ce malin génie que Clara avait au bout des doigts. Et c’est Lætitia Casta, dans un décor tout en sobriété, accompagnée au piano par Işil Bengi, qui incarnera, avec la grâce et l’intensité qui la distinguent, cette femme aussi géniale qu’Albert Einstein et Winston Churchill, cette femme qui aura puisé dans ses fragilités la force de traverser le temps pour parvenir jusqu’à vous...

Lætitia Casta incarne la pianiste virtuose Clara Haskil avec justesse et émotion.

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