Les Quinconces L'espal - Scène nationale du Mans

Ce spectacle à eu lieu lors d’une saison précédente.
Retrouvez tous les anciens spectacles dans nos archives

ARCHÉE

DANSE

MYLÈNE BENOIT - CIE CONTOUR PROGRESSIF

14 mars - 20h

Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger
Archée © Patrick Berger

La nouvelle Ève

 

 

Le mot « archée » est polysémique : il désigne d’abord la portée d’un arc (d’où sa proximité avec le mot « archer ») ; il est aussi le nom que Paracelse donnait à l’esprit vital qui, selon lui, présidait à toute chose ; il renvoie enfin à un organisme de quelques microns seulement, quelque chose entre une bactérie et un eucaryote, qui fut l’une des premières formes de vie sur Terre.

 

Pourquoi Mylène Benoit, dont le sauvage Diotime et les lions vous avait fait rugir de plaisir la saison dernière, a-t-elle choisi ce vocable aux significations multiples comme titre de son nouveau spectacle ? Parce qu’il y sera à la fois question de pratiques martiales et de retour aux sources, de techniques de combat et de quête des origines : Archée se veut en effet une entreprise de réappropriation des actes et des inventions féminines effacés d’un coup de gomme de l’histoire de l’Humanité par ces incorrigibles mâles dominants...

 

Sur la musique électronique, expérimentale ou carrément « noise » d'un viollonceliste présente au plateau, sept danseuses venues de différents coins de la planète plongeront dans les vestiges du passé ou se projetteront dans un futur plus ou moins lointain pour retrouver (si c’est dans le passé) ou échafauder (si c’est dans le futur) cette belle organisation alternative de la société que l’on nomme « matriarcat ». Comment ? Avec des chants, des cris et des danses circulaires et collectives, des danses de soulèvement et de désir, des danses pour réveiller les sens et faire battre le sang, au cours desquelles une arrière-arrière-grand-mère et son arrière-arrière-petite-fille pourront dialoguer ensemble, telles deux sœurs, par-delà les générations...

 

 

Une ode au féminin qui a la puissance des rêves.

Télérama

 

 
 

 

  • Dans la presse

    Emmanuelle Bouchez – Des femmes délivrées du patriarcat
    TTT – Télérama, juin 2022

        « Créé au Festival d’Avignon l’été dernier, refondé à l’occasion de sa reprise, Archée offre cette fois un voyage hypnotique qui embarque aussitôt le public. Des cris dans la nuit, se répondant comme dans un rituel de reconnaissance, créent d’emblée un autre espace-temps. Puis sept femmes apparaissent. Silencieuses, discrètes, très lentes. En face à face, elles échangent leur souffle puis développent une ronde étrange où l’on se soutient sans se toucher.

        S’inspirant d’un art guerrier du tir à l’arc pratiqué par des femmes japonaises, la chorégraphe-plasticienne Mylène Benoit invente sur scène une communauté féminine, détachée du patriarcat, qui traverse les époques et les civilisations. Amazones quand elles se rassemblent en cohorte. Orientales quand elles baignent dans l’intimité d’un hammam. Chamaniques, enfin, quand, enduites d’onguents, elles laissent leurs traces partout, chacune de manière insolite. Portée par le violoncelle amplifié de Pénélope Michel et rythmée par les effets lumineux de Rima Ben Brahim, cette ode au féminin a la puissance des rêves. »

     

    Rosita Boisseau – À Avignon, Mylène Benoit plonge à la source du féminin
    Le Monde, 21 juillet 2021

        « Une volée d’estrades en arc de cercle relie les deux immenses platanes du cloître des Célestins, à Avignon. Une femme frappe au marteau sur un morceau de métal. La lune veille, et ça tombe drôlement bien pour le spectacle Archée, de Mylène Benoit, uniquement interprété par des danseuses sur le thème du féminin. On y entendra donc parler du sang des règles, de la mort programmée des filles dans certains pays et de la fragilité du chromosome Y. (…) Ce plongeon à la source du féminin qu’est Archée s’enroule dans une partition musicale insolite. Comme dans une forêt profonde transpercée de cris d’oiseaux et d’animaux, elle module rires, hululements, piaillements, halètements, se faufile d’un coin du plateau à l’autre avant de réunir les danseuses en cercle. Les mélopées, inspirées par les chants de gorge inuits auxquels ont été initiées les interprètes et qu’elles revisitent à leur façon, surfent sur une gamme de joie, de douleur, de colère aussi, qui dialoguent dans un jeu d’échos. Du secret que l’on chuchote à la réalité que l’on hurle au grand jour, les voix des femmes se dilatent. Le souffle se fait plus profond, qui ouvre à la liberté. »

     

    Marie Sorbier – Sommes-nous prêts à renouer avec la beauté brute ?
    I/O Gazette, 18 juillet 2021

        « La beauté nait dans les cloîtres. Cet adage auquel nous croyons chaque mois de juillet a pris corps cette année entre les platanes des Célestins. La chorégraphe et plasticienne Mylène Benoit s’empare de la majesté du lieu avec maestria et propose un rite initiatique aux racines de la force du féminin. (…) La scène inaugurale séduit par sa radicalité ; dans le noir du ciel étoilé, des appels, des cris de reconnaissances déchirent le silence, résonnent en échos, enveloppent le gradin de toute part comme les louves qui reconstituent leur meute. La chorégraphe assume avec grâce de danser la force sans la masculiniser, de donner à tous ces corps de femmes, différents, un élan singulier qui ne cherche ni à singer ni à se comparer, mais qui créent, devant nos yeux, une nouvelle grammaire, une nouvelle glaise faite de sang, de peaux et de murmures. »

     

    Alain Lipietz, spectateur – économiste et ancien député européen Europe Écologie Les Verts
    Juillet 2021

        « Festival d’Avignon. On commence, c’est le cas de le dire, par le magnifique « Archée », de la chorégraphe Mylène Benoit. La traduction la plus commune est tout simplement « commencement » : Èn archè èn o Logos, Au commencement était le Verbe… Sauf que non, montre ce spectacle superbe, dans mon site préféré d’Avignon, le cloitre des Célestins, scène entre deux immenses platanes sur fond d’arches romanes. Au commencement était le cri, qui peu à peu dans la nuit se fait ébauche de mélopée, au commencement était la reptation d’in-formes vivantes, qui peu à peu se fait coopération, concurrence, hiérarchie contestée, solidarité. Entre femmes.

        Ne pas s’exaspérer de la lenteur initiale du premier mouvement : bientôt le spectateur un instant distrait aura du mal à reconstituer comment s’est imposée telle figure, tel motif, leitmotiv, jusqu’à l’apothéose frénétique à la fin du mouvement. Émergence, plutôt que commencement.
        Au second mouvement apparaît la Parole, et comme les danseuses sont de tous les continents, elles nous parlent en toutes les langues mais se comprennent entre elles, dans l’évocation des malheurs et de la puissance des femmes.
        Au troisième mouvement elles reviennent nues sur la scène et commencent à s’enduire de peinture, elles-mêmes et entre elles, marquant les murs et le sol de leurs mains, de leurs ventres, créant en même temps leur parure et la culture (paléolithique), en un tourbillon de couleurs de plus en plus éblouissant.  

        Sidérant et bouleversant. »

         

    François Frimat & Mathilde Sannier – REGARDONS, ÉCOUTONS, TOUCHER L’IMAGE
    Les Démêlées, numéro 8 – hiver 2022

        « Nous voilà alors en communication avec ce dialogue tantôt en harmonie, tantôt en canon, au gré d’une diversité de tessitures qui accompagne une communauté s’élargissant à nous. Plus tard, ces femmes se retrouvent au centre de la scène, en bord de plateau. C’est littéralement un cercle de femmes qui se crée et démontre une puissance de solidarité et d’égalité tout en poursuivant leur œuvre vocale. Chacune leur tour, elles se placent au centre ou en marge du groupe pour devenir la principale protagoniste. Les sons libérés s’intensifient et engagent leur corps entier, plus seulement depuis la gorge mais du ventre et des tripes. Une fois cette vitalité oppressive libérée de leur être profond, elles retrouvent le calme et commencent alors un ballet de tendresse entre elles. Les danseuses sont accompagnées des deux musiciennes qui prennent part entière à la scénographie et à la performance scénique (…)

        Il ne s’agit pas de revenir aux temps archaïques mais de se souvenir que pour bander son arc, on doit se représenter la cible que l’on veut atteindre comme si elle était dans notre dos. Archée nous a semblé parfaitement tendu vers sa cible. »

     

  • Générique

    Avec Jia-Yu Corti, Hanna Hedman, Clara Lloret Parra, Agnès Potié, Tamar Shelef, Yi-Wei Tien, Bi-Jia Yang
    Musicienne Pénélope Michel
    Conception, mise en scène Mylène Benoît
    Chorégraphie Mylène Benoit avec Célia Gondol, Hanna Hedman, Sophie Lebre, Agnès Potié, Marcela Santander Corvalán, Tamar Shelef, Bi-Jia Yang, Wan-Lun Yu
    Création musique et voix Pénélope Michel et Anne-Laure Poulain
    Dramaturgie Céline Cartillier
    Assistante artistique Lilou Robert
    Collaboration artistique Magda Kachouche, Delphine Lermite, Bérengère Vallet
    Dramaturgie sonore Manuel Coursin
    Création lumière et objets lumineux Rima Ben Brahim
    Régie lumière Charles Buisine
    Régie son Emmanuel Gautiez
    Costumes Frederick Denis, assisté de Louise Dael
    Scénographie Juliette Dupuy / Studio Formule
    Construction scénographie Antoine Miserey / Artcomposit
    Accessoires Maeva Cunci
    Partage de pratiques voix et corps
    Emilie Domergue (Cri et voix saturée), Marie-Pascale Dubé (Chant de gorge), Laurence Oriou (Kyudo), Nina Santes (travail corps et voix), Corine Sombrun / TranceScience Research Institute (Transe)
    Direction technique Caroline Carliez, Greg Leteneur, Franck Titecat, Joris Valet
    Directrice de production Fanny Virelizier
    Administration Sarah Calvez
    Production, diffusion, communication Camille Martin-Sermolini
    Avec les voix de Anna Agafonova, Vibanghi Ameta,  Rima Ben Brahim, Elena Berezovskaya, Claire Bisman, Céline Cartillier, Eva Deligiannidis, Marie-Pascale Dubé, Florence Gravas, Yuika Hokama, Magda Kachouche, Michèle Kachouche, Pierrette Le Berre, Delphine Lermite, Elaine Liu, Camille Martin-Sermolini, Marianne Pichonnat, Marie Pons, Justine Pluvinage, Annabelle Playe, Anne-Laure Poulain, Tamar Shelef, Pin-Wen Su, Fanny Virelizier

    Production Contour Progressif


    Coproduction Festival d'Avignon, Le phénix scène nationale Pôle européen de création à Valenciennes, National Theater Concert Hall (NTCH) (TAIPEI, Taiwan), Théâtre du Beauvaisis, Scène nationale de Beauvais, Les Quinconces et L'Espal, Scène nationale du Mans, VIADANSE- Direction Fattoumi/Lamoureux - CCN de Bourgogne France-Comté à Belfort, L’échangeur-CDCN Hauts-de-France, La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine Bordeaux · La Rochelle, Maison de la Culture d’Amiens Pôle européen de création et de production, L’empreinte, Scène nationale Brive-Tulle, Chaillot – Théâtre national de la Danse, Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France – Sylvain Groud, Théâtre des 13 Vents CDN de Montpellier, Abbaye de Maubuisson avec la Villa Kujoyama, Festival NEXT, Le Gymnase CDCN Roubaix – Hauts-de-France, Lux, scène nationale de Valence
    Avec le soutien de Région Hauts-de-France, Drac Hauts-de-France, Institut Français, Métropole Européenne de Lille, Ville de Lille, Art Zoyd, et pour la 75e édition du Festival d'Avignon : Spedidam

     


    Ce projet a été développé lors d'une résidence de Mylène Benoît en 2017 à la Villa Kujoyama avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller et de l’Institut français.