Après avoir mené tambour battant un collectif de rock alternatif dans les années 80, formé le trio Dit Terzi remarqué au Printemps de Bourges dans les années 90, raflé le Grand prix du Disque de l’Académie Charles Cros avec son album Boucles en 2005 et fricoté avec le théâtre, la danse, la littérature et le cinéma au cours de la dernière décennie, Claire Diterzi revient à ses premières amours, celles qui riment avec toujours (ou avec Aznavour et Gainsbourg) : la chanson française...

Loin des grosses productions qui l’ont vue récemment se téléporter de la puissance virile du rock à la pulsation entêtante de l’électro en passant par la débauche orchestrale de l’opéra, Claire Diterzi revisitera une bonne partie des morceaux de son répertoire « au calme », comme disent les jeunes aujourd’hui, en les dépouillant de leurs atours pour n’en garder que la substantifique moelle...

C’est donc installée à une simple table ovale (mais passablement encombrée, il faut bien le reconnaître, par tous les instruments plus ou moins orthodoxes de son complice Stéphane Garin, sorte de Géo Trouvetou de la musique contemporaine ou de Steve Reich de Picsou Magazine) que Claire Diterzi vous fera redécouvrir la joie de la convivialité, la beauté de la parole intime et sans artifice, le goût des récits et des sons qui se marient aussi bien que les rillettes et le Saumur blanc. Après avoir traqué l’infiniment grand, Claire Diterzi ne jure plus que par l’infiniment petit. On dirait bien que, chez les artistes plus encore que chez les autres, la Covid-19 a provoqué de singuliers changements de perspective...