Note d'intention des auteurs et autrices
Le cut-up est une technique et un genre littéraire, un outil et une attitude : on écrit, un livre (ou un journal, un mode d’emploi, un annuaire) à la main, en lisant comme on chasse et en alternant découpage et remontage. Le cut-up reconfigure la syntaxe, tranche dans les usages, déplace la pensée. Tzara et les dadaïstes, en nous invitant à s’emparer de ciseaux pour écrire, ouvrirent la brèche. L’auteur et artiste Brion Gysin, ainsi que l’écrivain américain William S. Burroughs, furent de ceux.celles qui pratiquèrent cet art de l’échantillonnage, du prélèvement.
Voici la règle que nous nous sommes fixée pour écrire les textes que vous allez découvrir dans ce recueil : chaque auteur·e a choisi dans sa bibliothèque personnelle trois ouvrages qui lui importent.
Sur un mode collaboratif, en recourant à l’outil-technique du cut-up et en poussant au dialogue des livres tirés de nos bibliothèques, nous avons écrit trois histoires brèves.
Pour écrire les deux premières histoires, chaque auteur·e a choisi trois livres dans sa bibliothèque : un roman, un recueil de poésie, une pièce de théâtre.
Pour écrire la troisième histoire, chaque auteur·e·s a choisi trois de ses propres textes (théâtre, poésie, roman, chanson).
L’écriture des histoires s’appuie sur un cut-up strict, opéré dans les livres choisis. Nous avons prélevé des échantillons de textes et en les juxtaposant, en les additionnant, en les combinant, en les multipliant, en les répétant, nous avons déployé ces récits écrits à 16 mains, en utilisant exclusivement les textes imprimés.
En guise d’embrayeur, pour chaque récit, la graphiste et plasticienne Jeanne Roualet a proposé une image.
Vers Istanbul est un texte enfance et jeunesse.
Le Mur s’adresse aux adultes, tout comme Alec est mort.
LE GRAND ENSEMBLE