ENTRETIEN avec Paul Cox et Benoît Bonnemaison-Fitte, par Chloé Heyraud, responsable arts visuels, Les Quinconces et L’Espal
Chloé Heyraud : Ce que l’on remarque assez rapidement quand on vous rencontre, c’est votre complicité et une considération réciproque. Comment est née l’idée de travailler ensemble ?
Paul Cox : C’est une envie enfantine, en amont de toute commande ou de toute possibilité. On se l’est dit super vite. On était intrigués l’un et l’autre par nos travaux, leurs différences et leurs similitudes, leurs points communs. Et puis ça s’est déclenché à la faveur d’une sollicitation du Centre Pompidou et de Fotokino.
Benoît Bonnemaison-Fitte : Avec cet intérêt commun pour le jeu. Finalement, on avait envie de s’amuser ensemble en fait. Jeux graphiques... tous les jeux.
Suite de l’entretien et plus d'information sur Richard Gœrge Martell et Vincent Tuset-Anrès (Fotokino) dans le document "Programme de l'exposition" à télécharger ci-contre.
Making & Matching
Film de 11 minutes. Réal. Catherine Mary-Houdin pour les Quinconces et L'Espal
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Texte de présentation. Eric Nivot. Juillet 2020
Pourquoi réunir dans la même exposition deux artistes différents, Benoît Bonnemaison-Fitte (dit Bonnefrite) et Paul Cox (qui, lui, ne possède aucun sobriquet culinaire) ? Parce que ces deux gaillards partagent autant de points communs que, disons, Laurel et Hardy ou Simon et Garfunkel : même pluralité dans la pratique artistique (bien malin qui pourra dire s’ils sont plutôt dessinateurs, peintres, graphistes, illustrateurs ou affichistes) ; même générosité dans le trait et dans la manière d’occuper l’espace (car chez eux, le monde n’est jamais clos, mais toujours infini) ; et même capacité à titiller la curiosité des enfants autant qu’à satisfaire l’appétit des adultes...
Et qu’y verrez-vous, à cette exposition ? Pour l’instant, nul ne sait, les principaux intéressés pas plus que les autres. En effet, ce n’est qu’une semaine avant le vernissage que ces deux loustics adeptes du « hic et nunc » débarqueront avec leurs crayons, leurs pinceaux, leurs brosses et leurs couleurs éclatantes pour inventer sur place et dans le moment présent ce qui ne saurait être inventé ailleurs, une semaine avant ou une semaine après. Impossible, pour eux, de vous refourguer un projet que chacun aurait élaboré dans son coin : ça serait contraire à leur credo qui est le plaisir de faire ensemble...
Mais ils devront quand même « assurer grave », comme disent les jeunes, puisque cette exposition sera suivie d’un travail d‘édition et de sérigraphie, l’idée de ces deux lascars étant de pouvoir vous offrir gratuitement un livret et une affiche en guise de souvenirs (on est généreux ou on l’est pas). Il serait donc triste que le livret soit vide et que l’affiche soit vierge. Mais c’est fort peu probable : l’angoisse de la page blanche, Bonnefrite et Cox ne connaissent pas...