Jeux de mots, jeux de marmots
Pas la peine de vous ruer sur votre Grand Robert ou votre Petit Larousse Illustré pour chercher frénétiquement ce qu’est un Djingpouite, puisque ce vocable n’existe pas. En effet, Martin Bellemare, l’auteur de ce texte au titre énigmatique, est originaire du Québec et, comme vous le savez, au Québec, on utilise un lexique assez original, où cliquer ne veut pas dire actionner le bouton d’une souris mais s’entendre à merveille avec quelqu’un, où le dépanneur ne désigne pas un garagiste mais l’épicier du coin et où les gosses ne sont pas des enfants, mais des testicules...
Ces petites remarques ne sont pas anodines, puisque c’est précisément autour des mots et de leur sens que gravite entièrement ce spectacle pour la jeunesse, dont les deux protagonistes (masculin et féminin) inventeront la plus folle des histoires à partir des mots contenus dans une enveloppe que leur remettront, en tout début de séance, les enfants-spectateurs...
C’est donc en jonglant avec la musicalité de ces mots, en déployant toutes les potentialités qu’ils contiennent et tous les imaginaires qu’ils recèlent, que ces deux aventuriers du glossaire broderont en direct intégral le récit d’un voyage initiatique aussi insolite qu’abracadabrantesque (comme disait Chirac), truffé de « chevoux souvages », de « bibliothéaujasmins », de livres qui parlent en se dorant la pilule ou de dunes qui lâchent des flatulences sableuses mais inodores. Que les Indiana Jones en herbe se rassurent donc ! Si notre globe ne leur offre plus le moindre petit arpent de terre à découvrir, il leur reste tout de même une terra incognita à explorer, qui est le langage..